FEFFS 2019 : le palmarès et quatre interviews minutées

La 12e édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS) s’achève sur un palmarès à dominante rouge. Du sang ? Non : une robe et des fleurs.

Le grand gagnant du cru 2019 est In Fabric de Peter Strickland, avec à la clef l’Octopus d’or (compétition internationale) et le Méliès d’argent (compétition européenne). Je garde un souvenir prégnant, bien que lointain, de cette intrigante histoire de robe rouge malfaisante, découverte au LUFF l’an passé. À voir en salle dès sa sortie française, annoncée le 20 novembre 2019.

Rouges aussi sont les fleurs « pollinisantes » de Little Joe, film de Jessica Hausner auquel le jury a accordé une mention spéciale : celui-ci sort le 13 novembre 2019 – de même que Koko-di Koko-da de Johannes Nyholm, l’un de mes chouchous, qui repart malheureusement bredouille (interviews respectives ci-dessous)…

Enfin, le prix du public : The Room de Christian Volckman et sa chambre secrète, où tous les vœux prononcés à haute voix sont exaucés… Un postulat résolument fantastique, là où le reste de la sélection embrasse souvent plus lointainement le genre : cela a sans doute penché dans la balance.

Dans les autres sections longs-métrages, signalons encore le prix Crossover, accordé à l’excellent Dogs Don’t Wear Pants de Jukka-Pekka Valkeapää, et la Cigogne d’or ex aequo pour les films d’animation J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin et Away de Gintz Zilbalodis.

Par ailleurs, comme chaque année, le festival a multiplié les propositions au cœur de la cité : l’incontournable zombie walk, une projection en plein air au pied de la Cathédrale (Blade Runner), une séance secrète à la scénographie particulièrement élaborée (The Blair Witch project dans un environnement boisé), la désormais traditionnelle Grüselnacht au musée alsacien, Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock sous les yeux de verre des oiseaux empaillés du musée zoologique, l’exposition H.R. Giger à la galerie Aedaen, des animations variées au Village fantastique, le pôle VR et jeux vidéo au Shadok… Avis aux curieux pour l’an prochain !

Et puis, comme chaque année également, il y avait beaucoup d’invités ; j’en ai rencontré quelques-uns :

 

>>> EN COMPÉTITION

 

>>> EN SÉANCES SPÉCIALES

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.