L’interview azimutée de Julie Deply

Actrice, scénariste, réalisatrice

Dans Lolo (À retrouver sur CINE+ À LA DEMANDE), qu’elle écrit, réalise et interprète, elle est une mère qui couve son fils et se retrouve victime des manœuvres sadiques de celui-ci envers son nouveau compagnon. À la ville, comme à l’écran, Julie Delpy affiche une fantaisie haute en couleur et se joue de ses névroses à la manière de Woody Allen. Rencontre azimutée, du coq à l’âne, aller et retour.  

Lolo de Julie Delpy : À retrouver sur CINE+ À LA DEMANDE

Êtes-vous sensible à la voix de vos comédiens ?

Oui. La voix n’est peut-être pas la première chose qu’on remarque, mais je suis très à l’écoute des voix.

Aimez-vous la vôtre ?

Parfois, j’ai une voix un peu aiguë que je trouve agaçante, mais quand je fume, j’ai une voix plus grave. Cela dit, j’essaie de ne pas fumer !

Interview Julie Delpy - image 02

 illustration – Interview Julie Delpy

Quel est votre rapport à la symétrie ?

J’aime assez ça. J’aime quand les choses sont au milieu, pas décentrées, de manière parfois un peu trop obsessionnelle.

Interview Julie Delpy - image 03

Illustration – Interview Julie Delpy

Êtes-vous sensible à l’acoustique d’un lieu, notamment quand vous y tournez ?

Oui, et parfois je peux me sentir très mal à l’aise quand j’entends ma voix se réverbérer. Il y a quelque chose qui m’angoisse dans la réverbération.

Procédez-vous par associations d'idées ?

Oui, beaucoup, constamment. Je saute d’un truc à l’autre très, très vite et tout le temps.

Même la nuit ?

Même la nuit, malheureusement.

Avez-vous un carnet sur votre table de nuit ?

Non. Sinon je ne dors plus ! Mais j’ai une bonne mémoire.

Êtes-vous attentive à vos rêves ?

Oui, quand ils sont intéressants. C’était le cas récemment où j’ai fait des rêves super barrés, très complexes, avec des histoires très étranges et très sombres. J’en ai parlé à ma psy !

Rêvez-vous en anglais ou en français ?

Beaucoup en anglais.

Êtes-vous adepte de la rêverie éveillée ?

Oui, il m’arrive de rêver en conduisant ou en faisant la cuisine.

Aimez-vous marcher ?

Oui, beaucoup. Je peux marcher des heures et des heures.

Aimez-vous l’horizon marin ?

Oui, beaucoup. Et j’aime particulièrement les couchers de soleil sur la mer.

Interview Julie Delpy - image 05

interview Julie Delpy – image 05

Comme dans cette jolie scène de Before Midnight…

Oui, c’est une scène que j’ai écrite et que j’ai vécue avec mon fils. On regardait le soleil descendre dans la mer et quand il a disparu, mon fils a paniqué !

Votre juron préféré ?

Pouffiasse !

Talons hauts ou talons plats ?

Plats. J’ai mal aux pieds !

Tintin ou Milou ?

Milou. Parce qu’il a le petit diable et le petit ange autour de lui. C’est un personnage rigolo.

Êtes-vous ponctuelle ?

Non, j’ai toujours 5-10 minutes de retard. Mais guère plus.

Quel est votre rapport aux textos ?

Je texte pas mal, mais je préfère parler au téléphone. Avec les mails et les textos, au bout d’un moment on tourne en rond et il y a un manque de communication.

Une madeleine de Proust ?

Les stores de ma grand-mère des années 1960, avec les trous et la lumière qui passe au travers.

Interview Julie Delpy - image 07

interview Julie Delpy – image 07

Superstitieuse ?


Un peu, surtout quand je prends l’avion.

Un objet fétiche ?


Non. Sauf des bagues que ma mère portait et que je porte quand je prends l’avion.

Vous portez une jolie bague en forme de tortue dans Lolo…


Oui, c’est une bague qui coûte très cher et qu’on nous a prêtée. C’est un placement de produit qui devait nous rapporter de l’argent et au final, le fournisseur ne nous a rien donné ! Ça arrive souvent dans mes films, j’ai souvent des mésaventures avec les placements de produits.