L'interview minutée de Emmanuelle Bercot

La fille de Brest

“En fait ce que ça raconte, c’est que… Irène, on peut se poser des questions sur pourquoi elle a mené ce combat avec autant de hargne ; pourquoi elle s’est transformée en guerrière à ce point-là ; quelles sont ses motivations profondes. Mais moi je crois que sa seule motivation, depuis le début, c’est : les victimes. C’est protéger les victimes, faire en sorte qu’il n’y en ait pas d’autres, faire en sortes que celles qui sont malades ne meurent pas, et surtout aboutir à ce qu’elles soient reconnues – et indemnisées. Aujourd’hui encore quand elle vous parle des victimes, et pourtant elle pourrait être un peu blasée de tout ça, mais enfin elle a encore les larmes qui débordent. Et je suis persuadée que c’est vraiment une motivation très pure de sa part.“

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.