Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg : les crossovers

Vendredi 21 septembre : Killing et The Man Who Killed Hitler And Then The Big Foot

La compétition Crossovers du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg propose cette année dix œuvres très différentes. Ces films ne sont réunis que par leur caractère inclassable, leur capacité à flirter avec le film de genre sans jamais adhérer totalement à l’une ou l’autre catégorie. Projetés aujourd’hui : Killing et The Man Who Killed Hitler And Then The Big Foot.

KILLING 

 

Cinéaste culte s’il en est, chef de file d’un mouvement cyber-punk japonais avec des titres comme Tetsuo (et sa suite), Tokyo Fist et Bullet Ballet, Shin’ya Tsukamato revient à la mise en scène avec une œuvre a priori très éloignée de sa zone de confort.

Killing est un film de sabre donc, mais à tendance intimiste. Loin de certains modèles du genre versant dans la surenchère, la débauche d’effets et les gerbes de sang, le film présenté cette année au Festival de Venise aborde le genre dans une veine naturaliste. Tsukamoto s’attache à la vie de ses samouraïs au-delà de la simple allégeance à un shogun. Il repense le geste de donner la mort et la responsabilité liée au fait de prendre une vie.

En quatre-vingts minutes à peine, sans chorégraphie excessive, avec une approche aussi sèche et brutale que le choc des lames, le cinéaste expérimenté pose sa pierre à l’immense édifice du chambara.

 

THE MAN WHO KILLED HITLER AND THEN BIGFOOT 

 

Si l’Histoire est ici mise à mal, il s’agit, comme le disait Alexandre Dumas, de lui faire un bel enfant. Dans cet univers, Hitler ne s’est pas suicidé, mais a été tué par un pur héros américain, le légendaire Calvin Barr. Des années plus tard, ce même vétéran est sommé de traquer Bigfoot, la créature sauvage qui pourrait mettre l’humanité en péril.

Le terme, la notion de héros sont au cœur même du film. Cette idée, indissociable de la culture américaine, vient hanter un récit d’action habile et débridé. Et pour porter cette figure archétypale, il fallait bien sûr un grand nom. Calvin Barr est donc interprété par Sam Elliott. L’homme a traîné sa grande carcasse dans nombre de westerns, débutant sa carrière aux côtés de Redford et de Newman dans Butch Cassidy and the Sundance kid, jouant un frère Earp aux côtés de Kurt Russell. À la fin des années 1990, il interpellait Jeff Bridges, au bar d’un bowling, dans la scène d’ouverture d’un autre film de légende : The Big Lebowski.

Dans ce cinéma de héros, une icône en joue une autre et tout est affaire de symbole.