Vandal

Chérif est un adolescent turbulent. Après un nouveau méfait, sa mère divorcée et dépassée l’envoie au loin, chez son oncle et sa tante, dans la ville où vit son père Farid. Là, il retrouve son cousin, le sage Thomas. Mais, la nuit, avec sa bande, les ORK, Thomas couvre les murs de graffitis : il entraine Chérif dans ce monde fascinant. Premier long d’un jeune homme dont le court (Dehors, 2003) et le moyen-métrage (Les Deux Vies du serpent, 2006) étaient prometteurs, Vandal est un film dense et intense. Un film qui crie, qui claque et qui, pourtant, dégage une intense douceur. Il nous ouvre les portes d’un univers méconnu, celui des « graffeurs » qui transgressent pour la beauté du geste. Au-delà du plaisir de la découverte de ce milieu qui donne au film son ossature et sa fin, inattendue et magnifique, Vandal est surtout un film délicat sur l’adolescence. Sur la place qu’on se cherche à un âge où on ne sait pas qui on est. Chérif renoue avec les figures de son enfance (son père, son cousin, sa grand-mère) alors qu’il a changé et eux aussi ; il rencontre l’amour en la personne d’Elodie, la seule fille de sa classe d’apprentissage en maçonnerie. Loin des clichés sur les enfants issus de couples mixtes et divorcés, le scénario coécrit avec Gilles Taurand et Katell Quillévéré est nourri, inventif et juste. La présence d’acteurs renommés (Marina Foïs, Ramzy, Brigitte Sy) ne donne que plus de poids à l’interprétation remarquable des jeunes, Zinédine Benchenine, Chloé Lecerf et Emile Berling.