Rodéo

Vacher chaud

Un an tout juste après la sortie française de Ventos de agosto, primé à Locarno et Amiens, le public français a la chance de découvrir le second long-métrage de fiction de Gabriel Mascaro. Créateur pluridisciplinaire, il a aussi réalisé des installations vidéo, des documentaires et un court-métrage d’animation (As aventuras de Paulo Bruscky). Un goût de la curiosité qui nourrit profondément ce que l’on voit à l’écran. Rodéo, décoré entres autres à Venise, Toronto et Nantes, chante le Brésil et sa région nordestine, en pleine mutation, avec son économie agricole et son élevage, mêlés à la montée de l’industrie textile, à travers son personnage central, Iremar. Un vacher de rodéo itinérant qui rêve de devenir styliste. Mascaro casse les stéréotypes et filme un héros qui habille et déshabille les femmes avec une sensualité maximale. La tension sociale est palpable. Le désir aussi. Des rencontres électriques transcendées par un parti pris de couleurs tranchantes et une ambiance pop, sublimée par les images du chef opérateur mexicain Diego Garcia (Cemetery of Splendour de Weerasethakul). Les corps exultent aussi grâce à l’incarnation faussement alanguie de Juliano Cazarré (vedette de telenovelas), Maeve Jinkings (Les Bruits de Recife, Aquarius) et Vinicius de Oliveira (le gosse de Central do Brasil).