Shaun le Mouton - La Ferme

Regards croisés

À suivre… comme un mouton ! 

Après le succès international de la série diffusée sur les téléviseurs de près de 170 pays et suite à la réussite du premier volet au cinéma (totalisant 106 millions de dollars de recette), il était inconcevable de ne pas retrouver Shaun le Mouton sur les écrans du monde entier. Quatre ans plus tard, l’affaire est dans le sac avec La Ferme contre-attaque réalisé par deux novices en la matière (Richard Phelan et Will Becher) mais solidement entourés de l’équipe des studios d’animation Aardman : Paul Kewley à la production, Nick Park à la production exécutive, Mark Burton au scénario sur une idée de Richard Starzack. Ce dernier (qui fut réalisateur du premier épisode) n’aura pas cherché bien loin son illumination tant le programme se résume à détourner sans vergogne E.T., chef-d’œuvre de Steven Spielberg, où Shaun prend ici la place d’Elliott face à un doudou bleu irrésistible (LU-LA) en guise d’alien. Pas de grande prise de risque, mais le rythme est effréné tout du long, les gags s’enchaînent à la seconde, c’est toujours vif, brillant, coloré, mignon et très drôle. Et si les aînés s’amuseront beaucoup à décoder l’original de la copie, nos chères petites têtes blondes ne verront que du feu à l’artifice, au bénéfice d’un pur moment de bonheur. Aucune raison donc de s’en priver.

Olivier Bombarda

Shaun le mouton - La Ferme contre-attaque. Copyright 2019 Aardman Animations Ltd and Studiocanal SAS All Rights Reserved.

Une farce bête et gentille 

Le studio Aardman (Wallace & Gromit, Chicken Run, Early Man) donne pour la première fois dans leur histoire une suite à un de leur long-métrage. On retrouve l’humour corrosif de Nick Park (créateur de l’univers Shaun, même s’il ne réalise pas ce film-ci) à travers cette nouvelle aventure farcesque du mouton. Cette animation en stop-motion sans paroles intelligibles retranscrit une certaine trivialité et simplicité liées à l’enfance. Des personnages gentils s’expriment par leurs actions et se suffisent de leurs petits plaisirs inoffensifs. La comédie repose alors dans un premier temps sur le burlesque trivial, puis s’oriente vers une dimension plus adulte avec la satire de la société capitaliste lorsqu’un fermier veut tirer un avantage financier de sa découverte d’un OVNI. C’est alors la science-fiction qui vient bousculer la vie paisible de la ferme. Sur un rythme soutenu et frénétique, on suit les pérégrinations potaches du tandem formé de Shaun et d’un petit extraterrestre qui s’est retrouvé coincé sur Terre. Même si le film propose des allusions visuelles et musicales à des classiques de la science-fiction (2001, Odyssée de l’espace, E.T, Rencontre du troisième type), on pense surtout à Jean Girault (Les Gendarmes et les extra-terrestres, La Soupe au chou) par la modestie de l’entreprise.

Benoit Basirico

 

De laine et d’alien

Tête de lapinou tout doux, petites dents de lait, couleur bleu mauve de guimauve : LU-LA, la petite créature extraterrestre qui tombe sur la tête du troupeau de Shaun, est vraiment trop mignonne. Une bonne tête de produit dérivé ? Si on avait une langue de vipère, on dirait oui.

Ce n’est pas le sujet, mais quand même : La ferme contre-attaque est une suite plus commerciale que le premier long-métrage. Shaun le mouton plus formaté ? L’animation bricolée et en pâte à modeler des anglais studios Aardman fait toujours mouche, sous une avalanche de gags absurdes, mais il y a de la facilité dans le pré. Le scénario du bébé extraterrestre qui tombe sur terre, c’est du E.T. tout craché, et le duo de réalisateurs ne s’en cache pas, coucou Oncle Spielberg. C’est aussi truffé de références au cinéma SF et à la culture pop, 2001, Odyssée de l’espace, Armageddon, Star Wars, Dr Who, etc., y passent. On frôle la paresse avec ces citations et leurs parodies pas si crazy.

C’était mieux avant ? Yes, sir !

Jo Fishley