Lion

De là où il vient

Une semaine avant la sortie française de Tramontane du Libanais Vatché Boulghourjian, voici une autre nouveauté. Un autre premier long-métrage de fiction venu d’ailleurs, et qui raconte aussi la quête identitaire d’un jeune homme. Le réalisateur australien Garth Davis adapte carrément un récit de vie véridique, d’après l’ouvrage autobiographique de Saroo Brierley, A Long Way Home, que le scénariste Luke Davies a scénarisé. Résultat, casting de vedettes et six nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film. Comment un petit indien de cinq ans (épatant Sunny Pawar) se retrouve catapulté malgré lui à un autre bout de son immense pays, à Calcutta. Comment il se retrouve dans un orphelinat, puis adopté en Tasmanie. Et comment le besoin névralgique de retrouver sa mère biologique et son village se fait sentir vingt-cinq ans plus tard. Le gouffre spatio-temporel engloutit forcément l’individu à un moment donné de son destin, et il doit affronter le cœur de son histoire. Davis prend l’émotion à bras-le-corps et livre un mélodrame assumé, au potentiel universel. Le tout fonctionne, grâce à une aisance de mise en scène, à des cadrages serrés sur les tensions intérieures, à des plans larges sur l’immensité des mégapoles indiennes et des paysages austraux, à une direction d’acteurs précise, et à une imbrication judicieuse de grands sentiments et d’enquête, dont Google Earth incarne l’outil miraculeux. Sortez vos mouchoirs.