Les Minions

Banana

Ils sont doux, dingues, drôles. Et aussi : forts, fun, furieux, les Minions sont nos chouchous. La plus grande armée jaune de petites créatures dégourdies ranime le toon old school frénétique.

Ils sont les nouveaux héros. Nos héros irrésistibles : les personnages les plus chouettes que le cinéma d’animation a imaginés depuis belle lurette. Les Minions, dès leur apparition dans Moi, moche et méchant, en 2010, en personnages secondaires mais de premier plan, ont crevé l’écran, craquants : à peine nés, à peine vus, jamais oubliés. C’est qu’ils sont à part : aussi nombreux qu’uniques et singuliers. Ils ne ressemblent à personne, qu’à eux, avec leurs corps bonbons, leurs yeux soucoupes, leur couleur jaune poussin, leur air de garnement en salopette. Les Minions sont des êtres particuliers avec de l’allure et de l’allant. Des corps simples de toons, formés, déformés, transformés, mais toujours debout, vaillants, dans l’action, l’explosion, le mouvement. Ils ne s’épuisent jamais, se relèvent toujours, ne meurent jamais, comme tous les héros éternels.  Les Minions sont des créatures archaïques de cinéma burlesque. Comme tous les corps comiques, ils débordent d’une incroyable énergie. Ce sont des énergumènes hyperactifs et incontrôlables. Leur élan propulse tout le film de Pierre Coffin et de Kyle Balda : Les Minions ne peut qu’aller de l’avant, jouer la comédie dingue à toute berzingue, qui fonce, qui va fort, pris dans le rythme débridé, effréné, de gags tous azimuts, loufoques, farfelus, improbables, absurdes. Ça ne s’arrête jamais : le temps se doit d’être vif. Il y a autour d’eux du désordre, de l’anarchie, du chaos, de la poursuite de splasticks. Les Minions sont mus par du génie éprouvé : on se croirait avec eux revenu à la grande époque géniale des dessins animés de Tex Avery ou de Chuck Jones. Tout est affaire d’action et de situation, d’exaspération et d’accélération. Aux grands éclats de rires déréglés s’ajoute la folie peu ordinaire de leur langage idiomatique, enfantin et simpliste. Un babil innocent, incessant, délirant, qui mêle à la fois des borborygmes, des onomatopées, des mots d’anglais, de français, d’espagnol, d’italien.  On ne comprend rien, on comprend tout, de ce bavardage fou et flou. Hilarant.

Alors, bien sûr, il y a une grande petite histoire : Les Minions, le film, encapsule l’histoire des Minions, gentils personnages dont la raison de vivre et d’être est de servir les méchants. Avant Gru, le T-Rex, Napoléon, Dracula, ou encore une ambitieuse féministe inconnue, du nom de Scarlett Overkill. Trois Minions, Kevin, Bob, Stuart, un intrépide, un fragile, un rebelle,  partent à la recherche d’un vil maître pour l’armée jaune des Minions turbulents et candides, ces créatures joujoux joyeuses qui n’ont pas fini de nous rendre zinzins et nous filer la « banana » !