Captain America Civil War

Avengers en rangs serrés

Ils sont venus, ils sont tous la. La franchise va bien, merci, les super héros font toujours recette… Et qui sait mieux que Marvel faire des films de super-gens? Pas DC en tout cas, qui tâtonne toujours à la recherche d’une équipe de vengeurs qui pourrait reprendre le box office des griffes d’Iron Man et consorts. Chez Marvel tout est beaucoup plus calme : le planning de sorties est bouclé jusqu’en 2019, les séries se suivent et les succès se ressemblent. Autant dire que l’enjeu de ce nouveau Captain America tient plutôt à savoir si le chiffre d’affaire se fera en dizaine ou en centaine de millions. Est-ce à dire que pour autant ce troisième « Captain America » sobrement (sic) baptisé « Civil War » n’a pas été soigné ? Pas vraiment.

Le film est léché, produit soigneusement et plutôt bien joué.

L’histoire qu’il déroule est d’ailleurs intéressante ; après la débâcle du précédent opus Marvel (nous parlons ici de l’histoire, pas des entrées, tentez de suivre) le monde trouve que les exploits des avengers ont tendance à faire un peu trop de dégâts collatéraux. Tony Stark s’occupe des négociations et arrive à un accord : l’équipe sera sous « controle » de l’ONU. Bien sûr il y a les pour et les contre. Et c’est là que le retournement de point de vue est intéressant : c’est Captain America, le boy scout, qui mène la rébellion contre Stark l’insolent. Rappelez vous, il n’est pas si loin le temps où Tony Stark envoyait balader les sénateurs américains, qui lui préféraient du coup la bannière étoilée du bouclier du Cap’.

L’intelligence du film est de ne pas choisir, de laisser à chacun des bons arguments, des moments de grâce et d’autres de bêtise. (Bon, certes, nous on est #TeamIronMan Forever, mais quand même…. 😉 )

Alors oui, ces réflexions, ces moments d’intelligence, le film les noie dans des combats spectaculaires et fratricides… Des moments de chorégraphie de combats, parfois drôles tout de même, parfois juste violents quant à ce qui s’y joue. Mais on apprécie néanmoins le fait que cet opus joue la carte de l’ennemi « intérieur » (au groupe et aux hommes eux-mêmes d’ailleurs) plutôt que du grand méchant extra-terrestre.

Somme toute s’il est un rien longuet (2h27 tout de même, même en prenant ses précautions ça fait long) ce Captain America est en fait une réunion d’Avengers qui ne dit pas son nom, en introduit quelques nouveaux (Ant-man est un bonheur de cynisme) et fait avancer l’histoire globale du monde Marvel. Les fans seront heureux, le contrat est amplement rempli.

Il ne manque qu’un peu plus d’humour et de recul à nos amis en costumes pour faire notre bonheur. Mais les traits d’esprit ne sont pas la marque de fabrique de Captain America, et on attendra pour cela de les voir tous réunis dans des circonstances moins fratricides, dans le prochain épisode.