Bambi

C’est une rencontre avec un personnage remarquable. Elle est née garçon en Algérie, elle détestait son prénom, Jean-Pierre, que sa mère s’échinait à lui faire répéter. Dans sa tête, dans son cœur, dans ses envies, elle était une fille. A 17 ans, elle rejoint les cabarets de Pigalle, devient Cathy, puis Bambi. Une beauté blonde aux petits seins et aux yeux de biche. Elle côtoie Capucine et Coccinelle, vibre dans la nuit des travestis et des transsexuelles. Elle aime un homme, puis une femme. A 33 ans, elle passe son bac et reprend des études qui font d’elle, pendant les vingt-neuf années qui suivent, Marie-Pierre Pruvot, professeur dans un collège à Cherbourg. Du retour en Algérie, sur les lieux de son enfance, aux entretiens face caméra, en passant par des images en super 8 donnant la texture des années 1950 et 1960, on est happé. Cette femme lumineuse parle avec clarté, simplicité, de cette certitude de savoir qui elle était et qui ne l’a jamais quittée. Triple sortie pour ce film singulier : après un passage sur Canal+, il est à l’affiche au cinéma et disponible en DVD. Dans ce dernier, quelques bonus passionnants, et notamment des scènes coupées, complètent le portrait. Sous quelque forme que ce soit, il faut découvrir Bambi.