Les trésors cinéphiles de Lili Barbery

Des personnalités d’horizons variés ouvrent leur boîte à trésors cinéphiliques et répondent à la question : « Quels films vous sont indispensables et pour quelles raisons ? ».

Ancienne journaliste pour Vogue et le magazine M du Monde, Lili Barbery s’est reconvertie pour devenir professeure de yoga kundalini. Parallèlement, elle tient un blog où elle partage ses connaissances et ses coups de cœur en matière de yoga, méditation, alimentation, environnement, mais aussi de beaux textes sur son évolution personnelle. Dans La Réconciliation (éditions Marabout, 2019), elle fait le récit très sincère de sa trajectoire. « De la haine du corps à l’amour de soi », dit le sous-titre. Sa plume tonique raconte ses rencontres déterminantes, ses prises de conscience, son éveil spirituel, son éclosion au monde.

Pendant les deux mois de confinement, Lili Barbery a eu la riche idée de proposer une méditation guidée quotidienne et gratuite via son compte Instagram. En moyenne, 15.000 personnes s’y sont connectées chaque soir à 18h, du 15 mars au 1er mai. Beaucoup ont, grâce à elle, découvert les bénéfices de cette pratique. Dotée d’une autorité naturelle et d’une vitalité contagieuse, Lili sait aussi expliquer avec une rare justesse les rouages de ce yoga qui permet d’ouvrir les portes de la conscience. Ses mots sont précis, ses explications trouvent le juste équilibre entre rationalité et ferveur, et sa voix claire sait embarquer celles et ceux qui l’écoutent. Autant dire que cette jeune femme lumineuse fait du bien par où elle passe. D’où notre envie de la convier dans nos pages amoureuses et de lui faire ouvrir sa boîte à trésors cinéphiliques, susceptible de contenir de quoi vous inspirer, vous émouvoir, vous mettre en mouvement.

1) Magnolia de Paul Thomas Anderson (1999)

 

« C’est l’un de mes films préférés. Ces familles qui se disloquent. Ces êtres qui se trouvent et se réparent. La bande-son dont je ne me suis jamais lassée. Je ne l’ai pas revu depuis longtemps, mais j’y repense très souvent. En allant à la pharmacie, j’imagine parfois Julianne Moore en train de hurler. Quand je prends la parole en public et que j’ai peur d’avoir l’air trop sérieux, je pense au personnage de Tom Cruise et ses motivation talks phalliques. Je repense souvent à la pluie de grenouilles… C’est un film qui m’a beaucoup aidée, beaucoup soutenue. Je me suis sentie moins seule après l’avoir vu. »

2) L’Incroyable Vérité (The Unbelievable Truth) de Hal Hartley (1990)

 

« L’une des grandes claques de mon adolescence. Les premiers films de Hal Hartley ont tous constitué des éléments fondateurs dans ma construction à l’adolescence. Et puis, j’étais autant fan de Sonic Youth que le réalisateur. J’étais très en colère à l’époque… »

3) Baraka de Ron Fricke (1992)

 

« Encore un film des années 1990… pourtant je ne l’ai découvert qu’en 2018. Ce film sans dialogues a changé ma vie. Je n’ai plus mangé de viande après l’avoir vu. J’ai totalement changé ma manière de consommer après ce film… Il m’a fait l’effet d’une alarme interne et m’a reconnectée à ma conscience. »

4) Dirty Dancing d’Emile Ardolino (1987)

 

« Vu un milliard de fois l’été 1990 alors que j’étais en séjour linguistique dans la banlieue de Bristol, j’ai toujours autant de plaisir à le revoir avec ma fille aujourd’hui. On chante, on danse, on rêve d’avoir la grâce de la danseuse blonde incarnée par Jennifer Grey… Un vrai plaisir à consommer sans modération. »

5) Bienvenue à Gattaca (Gattaca) d’Andrew Niccol (1997)

 

« Je me rends compte que ma culture cinématographique aurait probablement besoin de renouveau puisque je ne parle que de films d’il y a de vingt ou trente ans… Peu importe, Bienvenue à Gattaca est l’un de mes films préférés. Cette histoire d’amour sur fond d’anticipation d’un monde qui pourrait bien devenir le nôtre si nous ne réagissons pas est tellement touchante. Et esthétiquement, c’est sublime. »

6) Interstellar de Christopher Nolan (2014)

 

« J’adore les films qui se déroulent dans l’espace. J’aime la manière dont Christopher Nolan nous montre la multidimensionnalité et le dialogue entre les époques… Et puis, ce père qui abandonne sa famille en pensant sauver ce qui est déjà perdu… J’ai beaucoup pleuré ! »

7) Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki (2001)

 

« De manière générale, tous les films de Miyazaki ont été importants pour moi. Celui-ci, qui à mon sens n’est pas un film pour un jeune public, m’a réconciliée avec l’idée qu’on se fait des monstres. J’aime que les fantômes et les esprits qui font peur ne soient que des reflets de ce que nous n’avons pas résolu en nous. »