53e Quinzaine des Réalisateurs

Une édition riche de promesses

Pour sa deuxième année à la tête de la Quinzaine des Réalisateurs, Pablo Moretti a prospecté de façon audacieuse dans la planète cinéma, pour en revenir avec une sélection, entre découvertes, espoirs et auteurs confirmés, pleine de promesses.

L’ouverture, Ouistreham, adapté de l’ouvrage de Florence Aubenas, qui marque le retour d’Emmanuel Carrère à la réalisation, seize ans après La Moustache, est évidemment très attendue. Tout comme Medusa, le second long-métrage d’Anita Roche da Silvera, présenté comme un film d’horreur, dont on espère qu’il confirmera les espoirs suscités par le beau Mate-me por favor. On est également très curieux de découvrir l’ambitieux Mon légionnaire, de Rachel Lang, a priori très différent de son délicat Baden Baden. Le diptyque The Souvenir, de Johanna Hogg, avec Tilda Swinton et soutenu par Martin Scorsese, devrait également être un des temps forts de la sélection. Sur le front de l’audace cinématographique, on devrait pouvoir compter sur Futura, documentaire porté par l’emballant trio formé par Alice Rohrwacher, Pietro Marcello et Francesco Munzio, mais aussi sur Le Journal de Tûoa, coréalisé par Miguel Gomes et Maureen Fazendeiro, présenté comme un journal de confinement atypique. Atypique, Neptune Frost promet de l’être : première réalisation du musicien, poète et comédien Saul Williams, s’annonce comme une fable minimaliste et futuriste, mêlant musique et science-fiction. Parmi les autres premières œuvres, Face à la mer d’Ely Dagher (Palme d’or du court-métrage en 2015 pour Waves ’98) fait très envie, tout comme De bas étage, de Yassine Qnia, dont on nous dit déjà le plus grand bien.

Du côté des vétérans, Frederick Wiseman recevra, deux ans après John Carpenter, un Carrosse d’Or couronnant une carrière unique, tandis que Peter Tscherkassky, incontournable figure du cinéma expérimental, offrira son nouveau court-métrage, Train Again, projeté en 35 mm.