Man seeking woman

Gare aux trolls

Vous pensiez avoir tout vu sur les rencontres entre hommes et femmes ? Après tout, Sir Alfred Hitchcock lui-même résumait l’essence du divertissement à cette équation simple : boy meets girl. Mais connaissez-vous la version de Simon Rich, éminent transfuge du Saturday Night Live ? Avec Man Seeking Woman, il réinvente le genre en adaptant sa propre série de bouquins, Last Girlfriend on Earth. Autant prévenir tout de suite, le tout est barré, complètement barré.

Man Seeking Woman prend le parti du surréalisme et du drôle, voire de l’irrespectueux et du parfois choquant, là où Friends et consorts nous ont habitués à des rencontres et des histoires classiques. La série, avec une première saison de dix épisodes, pose en héros Jay Baruchel, qui joue Josh Greenberg, jeune homme dans la vingtaine qui vient de se séparer de sa copine. Dans une ville non nommée, qui pourrait être n’importe quelle mégalopole, il va tout essayer pour tenter de retrouver l’amour. Des sorties en boîte avec ses potes aux fameux “ blind dates ” ou rendez-vous arrangés, dont sont fans les Américains, en passant par la rencontre dans le métro et les applications de rencontres. Las, Josh n’est pas tout à fait adapté dans sa vie, et surtout sa vie est un rien étrange. Il va ainsi se retrouver en rendez-vous avec… une troll (si, si !), croiser Hitler ou même se voir abandonné par sa main, lasse de subir toujours le même “ rendez-vous romantique ”.

La série se moque ouvertement de notre société ultra-connectée, où personne ne communique réellement. Elle se moque aussi des “ règles ” de la vie amoureuse américaine, extrêmement codifiée. Et c’est parfois là qu’elle nous perd un peu.

Enfin, il se peut que le côté trop “ fou ” et trop surréaliste de la série en égare quelques-uns sur la longueur. Difficile, en effet, de s’accrocher trop longtemps à des histoires qui confinent parfois au sketch ou qui sont entrecoupées de saynètes à l’absurdité efficace mais disruptive.

Il n’en reste pas moins que Man Seeking Woman est agréable à suivre, que Jay Baruchel et sa tête d’ahuri font leur effet et que cette alternative aux amours d’hôpitaux ou de New-Yorkais friqués est aussi une bouffée d’air frais dans un paysage audio-visuel un peu frileux et conventionnel.

Il ne reste qu’à voir si la série fonctionnera sur la longueur et si l’essai peut être transformé dans une deuxième saison, qui aura forcément besoin d’un ajustement de sa narration.