Festival Augenblick 2017 : quelques interviews minutées

(Du 7 au 24 novembre dans les salles du réseau Alsace cinémas)

A l’occasion de la 13e édition du festival du cinéma en langue allemande Augenblick, il s’agit ici, comme l’an passé et sans prétendre à l’exhaustivité, de vous proposer les interviews minutées de trois des réalisateurs venus présenter leur film en compétition. À commencer par Western , de Valeska Grisebach, qui sortira en salles le 22 novembre. Puis à suivre, deux inédits : Marija de Michael Koch et Club Europa de Franziska M. Hoenisch.


 

1/3 : Western : l’interview minutée de Valeska Grisebach

“Le paysage joue effectivement un rôle très important dans le film parce que je voulais qu’il appuie encore davantage cette soif d’aventure qu’on retrouve chez les personnages, qui sont confrontés à quelque chose de double. D’un côté leur curiosité et leur envie, leur soif vraiment d’aventure, et puis de l’autre leur méfiance ; la défiance vis-à-vis des gens.“

2/3 : Marija : l’interview minutée de Michael Koch

“Il n’y a pas une seule scène où on n’est pas avec Marija. On la suit littéralement dans son histoire. Pourquoi la caméra telle qu’on l’a placée : parce que c’était important que le public puisse ressentir ce qu’éprouvent des personnes comme elle. Que le bonheur, l’objectif derrière lequel ils courent peut s’écrouler à tout moment, qu’on peut le leur enlever. Donc une espèce de sentiment d’être persécuté, une pression permanente pour survivre, ou en tout cas poursuivre son objectif. Et ça, on voulait que ce soit traduit par la caméra“

3/3 : Club Europa : l’interview minutée de Franzisca Hoenisch

“On voulait aussi décrire cette coloc’ comme un microcosme qui représente une réalité en Allemagne –et en Europe en général. Le fait que c’est acceptable pour certaines personnes de ne pas faire la tentative d’intégration par la langue, alors que pour d’autres personnes, d’autres étrangers, ça va être exigé, c’est à ça qu’on va mesurer leurs efforts d’intégration. Donc il y a une différence qui est faite entre les étrangers qui eux doivent apprendre la langue et ceux pour qui ce n’est pas bien grave. Et ce qu’on a au final, c’est ces différentes sortes d’étrangers. C’est ce qu’on a voulu montrer avec ce jeu qu’on fait, c’est un vrai jeu, autour des langues.“


Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.