Week-ends

Une voix off, deux couples, deux maisons de campagne voisines. L’ombre tutélaire de Truffaut plane sur le scénario, coécrit par Anne Villacèque avec Sophie Fillières et Gilles Taurand. On pense à La Femme d’à côté, à Antoine et Colette (sketch de L’Amour à vingt ans). Christine et Jean d’un côté, Sylvette et Ulrich de l’autre, sont amis depuis trente ans, ils ont donné le même prénom à l’une de leurs filles, savent tout les uns des autres, partagent leurs heures de liberté aux environs d’Etretat. Vieillir ensemble, c’était un beau projet. Jusqu’au jour où Jean part pour une autre femme. Non seulement ça change la vie de Christine, mais aussi celle de leurs enfants et de leurs amis. « Un ou deux kilos, t’as dix ans de plus sans t’en apercevoir, et là, tu te fais plaquer par ton mec… », constate Sylvette. Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que l’amitié ? Et surtout est-ce que, parce que ça a duré longtemps, ça doit continuer toujours ? Enveloppées par un concerto de Bach, les images hivernales égrènent les sentiments partagés, le cataclysme de la rupture, les questions qu’elles suscitent chez tout un chacun. Sur un fil ténu, les comédiens (Karin Viard et Jacques Gamblin, Noémie Lvovsky, plus la « fauteuse de trouble », Aurélia Petit) donnent tout. Et malgré une lenteur engourdissant par moments la mise en scène, le film distille une petite musique douce-amère, un charme nostalgique qui sont ceux des bilans de milieu de vie. Mi tristes, mi gais.