Le Monde de Dory

La mémoire du poisson bleu

Dory revient et on est très contents ! Second rôle du Monde de Nemo et désormais star, le poisson chirurgien à la mémoire immédiate défaillante nous entraîne dans des aventures subaquatiques émouvantes et drôles. Bonheur.

Dory, c’était le supplément d’âme du Monde de Nemo (2003), personne n’a oublié ce personnage de poisson chirurgien, bleu roi et jaune, qui occultait instantanément ce qui venait de se passer mais parvenait, avec son incomplétude chronique et sa générosité foncière, à aider le papa de Nemo à retrouver sa progéniture. La revoici, enfant d’abord, avec ses gros yeux et sa bonne volonté, et déjà oublieuse, privée irrémédiablement de sa mémoire immédiate. En compagnie de ses parents, Charlie et Jenny, elle joue, rit, constate ses manques, tandis qu’ils lui apprennent tout ce qu’ils peuvent pour qu’elle retrouve la maison et ne se perde pas à jamais. De cette introduction en forme de « prequel », on sort déjà tout ébloui devant tant de beauté. Et aussi chaviré devant l’inéluctable, car nous savons, nous, que Dory se retrouvera seule sans ses parents.

La suite est une sorte de rodéo subaquatique, qui se situe un an après Le Monde de Nemo, alors que Dory s’est trouvé, entre Marin et Nemo, une famille de cœur, elle sent qu’il lui faut partir à la recherche de sa tribu originelle. Traversée de l’océan jusqu’à un centre de biologie marine (avec la voix d’une méga star dans son propre rôle, que nous vous laissons découvrir si personne n’a eu la mauvaise idée de vendre la mèche), rencontres poétiques (les raies) ou effrayantes (le poulpe géant), clins d’œil amusants et amusés qui nous permettent de comprendre où et comment Dory a appris à si bien parler le langage des baleines… Le scénario joue la carte écolo, en rajoute dans les épisodes prétextes à des scènes éblouissantes façon looping, les fonds sous- marins sont encore plus beaux que précédemment, les voix sont idéales, le message est bouleversant sans jamais être gnangnan. Le Monde de Dory est un enchantement permanent, on sourit, on rit, on pleure aussi. Cette suite signée Disney/Pixar est un régal. On applaudit des deux nageoires.