Solo : A Star Wars Story

Retour sur les origines du célèbre personnage, autrefois incarné par Harrison Ford. Si le spectacle n’est pas déplaisant, il manque néanmoins de saveur.

Présenté à Cannes hors compétition, Solo : A Star Wars Story se livre au public après une gestation compliquée. Plus encore que pour Rogue One, sérieusement modifié lors de son montage par Tony Gilroy, Solo a carrément été repris en mains par Ron Howard, après le renvoi peu avant la fin tournage et ce, pour « différents artistiques », de son duo de réalisateurs, Phil Lord et Chris Miller. La rumeur voudrait qu’Howard ait retourné 80% du film, ne laissant donc que 20% d’images tournées par les réalisateurs de La Grande Aventure Lego. Autant dire qu’on ne s’aperçoit pas de grand-chose à l’image tant le film semble être passé sous le rouleau compresseur créatif LucasFilm / Disney. Créatif : le terme est grand. Si, après une exposition laborieuse, Solo se laisse voir sans déplaisir, se payant même le luxe d’un dernier acte plutôt réussi, il est très difficile de trouver des traces de singularité dans ce projet. On retiendra l’absence (presque totale) de sabre-laser et surtout celles de R2-D2 et C3-PO, qu’on aurait pourtant cru des indispensables piliers de la saga spatiale. Côté interprétation humanoïde, Woody Harrelson joue le voyou de l’espace sans se forcer tandis que Donald Glover et Alden Ehrenreich s’amusent à reproduire consciencieusement les mimiques de leurs aînés dans les rôles de Lando Calrissian et Han Solo. Sinon, Chewbacca est là, le Faucon Millenium aussi et les pisto-lasers crépitent. Mais il ne faudra pas en demander beaucoup plus.