Le Sens de la fête

Chœur battant

Sur les pas de Jean-Pierre Bacri, génial en organisateur de noces et banquets, les réalisateurs d’Intouchables réalisent un film d’ensemble joyeux où chaque acteur joue sa partition avec talent.

Max est un homme sous pression. Organisateur de noces et banquets, il dirige comme il peut son équipe (Adèle, son assistante volcanique ; Guy, le photographe dépassé ; James, le DJ relou…), gère ses propres soucis (son beau-frère dépressif, sa maîtresse au bord de la rupture) et les manquements de chacun. Le but ? Satisfaire au mieux ses clients pointilleux, Pierre et Héléna, qui célèbrent leur élégant mariage dans un somptueux château du XVIIe siècle. Même s’ils ont souvent signé des films au casting fourni, Nakache et Toledano ne se sont pas facilité la tâche. Une bonne vingtaine d’acteurs omniprésents, un décor contraignant, de nombreuses scènes de nuit, et même un feu d’artifice président ce ballet constant d’allées et venues émaillé de petits couacs et de grandes catastrophes. Les dialogues très bien écrits sont pris en charge par un Jean-Pierre Bacri au mieux de sa forme en chef d’orchestre dépassé, et une multitude d’interprètes épatants : Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Vincent Macaigne, Hélène Vincent, Judith Chemla, William Lebghil, Alban Ivanov, Kevin Azaïs… Citons encore, dans le rôle de l’impulsive Adèle, Eye Haidara, vue dans La Taularde, boule d’énergie et pure révélation. En près de deux heures, de ses prémices à son délitement, de la fin de la matinée au petit matin, ce mariage homérique, malgré quelques facilités et une suite de saynètes qui ne s’enchaînent pas toujours, donne un film maelström, plein de bruit et de fureur, où l’on rit énormément.