Enfance clandestine

Argentine, 1979. Une période noire pour tous ceux qui l’ont connue, souvent illustrée au cinéma (récemment dans Trois Sœurs ou Dans ses yeux). Une période entre dictature politique et pleins pouvoirs policiers. Mais une période de révolution aussi. Juan ne le sait que trop bien, lui qui est un enfant balloté par ses parents révolutionnaires d’un pays à un autre, dans la clandestinité. Il s’appelle Juan, mais aussi Ernesto, ses parents n’ont pas le même nom et sa famille peine à exister comme telle.
Benjamin Avila sait de quoi il parle : cette histoire, c’est aussi la sienne. Romancée, certes, mais poignante et fortement porteuse de questions. Peut-on par amour et conviction exposer ses enfants ? Comment vit-on cette double vie à 12 ans ? Benjamin d’Avila apporte une réponse convaincante, entre une réalisation impeccable, soignée et solaire, et une violence souvent cartoonesque pour protéger spectateurs et enfants. Porté par des acteurs justes et touchants, le film est une belle ouverture dans un imaginaire enfantin gangréné par la violence.