Angry Birds

Bête et méchant

L’adaptation cinématographique du célèbre jeu de casse-tête du même nom remonte à la genèse de la colère du héros, Red, rutilant volatile aux épais sourcils, faux méchant qui n’a jamais eu d’amis. Sur cette île peuplée d’oiseaux incapables de voler, la bonne humeur est pourtant très répandue, voire obligatoire. Il faudra l’arrivée de perfides cochons verts pour déclencher une furie générale avec bagarre idoine dont le meneur sera notre anti-héros à plumes rouges. L’animation (en 3D dans les salles équipées) est fluide et efficace, les personnages sont bien écrits et les dialogues ont du punch : Angry Birds remplit avec entrain son contrat selon un cahier des charges corseté découlant de son origine ludique.

Mais ce premier long-métrage signé de deux animateurs émérites et écrit par John Vitti (l’un des auteurs de la série Les Simpson) ne manque pas d’un certain éclat, distillant même quelques moments d’anthologie. Le combat final est dantesque, ce qui est la moindre des choses, mais entre la vision toute personnelle (et ironique) des réunions de coaching pour canaliser sa rage et la séquence autour d’Aigle Intrépide, figure tutélaire et légendaire des volatiles, dont la statue se déboulonne à l’aune de la satisfaction d’un besoin naturel en un endroit inapproprié, il y a de quoi rire. C’est vif et rigolo la plupart du temps, et même, dans les instants les plus réjouissants, carrément bête et méchant.