Graphisme et cinéma

Murat Palta

Son univers se nourrit de films iconiques : Scarface, Orange mécanique, Shining, Star Wars, Pulp Fiction, Kill Bill ou Inception. Ce jeune artiste turc de 23 ans, fraîchement diplômé de l’école des Beaux Arts de la Dumlupinar University en Turquie, détourne les repères de classiques du cinéma occidental et les intègre au cœur de compositions orientales aux chatoyants aplats.

Quel est votre rapport au cinéma ? 

Les films tiennent une part très importante dans ma vie. Même si cela ressemble à un cliché, cela va au-delà du simple divertissement, c’est une réelle source d’inspiration. C’est aussi valable pour la littérature, la musique, la mythologie dont je me nourris pour mes créations.

Comment choisissez-vous les films dont vous détournez les repères ? 

Ce doit être des films dits « cultes » ou « classiques » que tout le monde identifie, même sans les avoir vus. Ils doivent avoir des points d’ancrage occidentaux compatibles avec la culture orientale, comme Star Wars, par exemple : Dark Vador est vêtu comme un sultan ottoman, entouré de Janissaires qui font office de soldats de l’empire galactique, ses fameux « Stormtroopers ». J’aimerais beaucoup illustrer de la même manière Le Bon, la brute et le truand, mais le concept de cowboy est difficile à adapter à la culture orientale.

Est-ce, par ailleurs, une façon de confronter, de marier votre univers intime à celui des cinéastes que vous admirez ?

Oui et non. Je ne m’approprie pas leurs univers. « Marier » est le mot adéquat. C’est comme manger un hamburger à base d’ingrédients de kebab ! En outre, mon objectif n’est pas seulement de marier l’Occident à l’Orient, mais aussi le traditionnel et le contemporain.