Rétrospective Brian De Palma

Du 31 mai au 4 juillet, la Cinémathèque Française rend hommage à l’auteur de Phantom of the Paradise (1974), Carrie au bal du diable (1976), Furie (1978), Scarface (1982), Les Incorruptibles (1986)…, l’un des plus influents cinéastes du Nouvel Hollywood, qui, à partir de la fin des années soixante, contribua beaucoup à renouveler la manière de concevoir les films aux États-Unis, au même titre que Francis Ford Coppola, Steven Spielberg, Martin Scorsese et autres Michael Cimino.

Dès ses premiers court-métrages en 16 mm, il se fait remarquer en imaginant des situations impossibles (dans Icarus, son premier film, en 1960, il montre un peintre dépérissant au point d’incarner la mort), puis dans ses longs-métrages les plus réussis, grâce à sa grande maîtrise technique du langage cinématographique, il nous impressionne par ses séquences à la narration ambitieuse due à son utilisation fort sophistiquée tant du split screen (Sœurs de sang, 1972) que des mouvements d’appareil alambiqués, toujours au service de l’action (Scarface). En outre, il aime choquer en filmant des images outrancières dans leur violence comme dans Carrie et, grand cinéphile, il ne recule pas devant le plaisir de faire des remakes directs ou indirects de films qui l’ont fasciné et qu’il phagocyte totalement, comme Phantom of the Paradise (1974, cf. Le Fantôme de l’Opéra, déjà porté trois fois à l’écran par Rupert Julian, Edward Sedgwick en 1925, Arthur Lubin en 1943 et Terence Fisher en 1962) ), Obsession (1976, rempli d’emprunts à Sueurs froides d’Alfred Hitchcock), Blow Out (1981, très ouvertement influencé par le Blow Up de Michelangelo Antonioni) ou encore Scarface (modernisé par rapport à celui de Howard Hawks).

Phantom of the Paradise de Brian de Palma. Copyright Solaris Distribution.

La rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française est très complète et comporte deux raretés, inédites en France : son court-métrage Wotan’s Wake (1962), où l’on peut voir l’œuvre d’un sculpteur prendre vie, l’artiste s’efforçant de retransformer cette belle jeune femme en statue, ainsi que son documentaire très personnel sur le vernissage de l’exposition Op Art du Musée d’Art Moderne de New York, en 1966. Brian De Palma sera présent, le samedi 2 juin, pour deux rencontres : une master class, animée par Bernard Benoliel, directeur de l’Action culturelle et éducative à la Cinémathèque, qui aura lieu à l’issue de la projection d’Outrages (1989), fixée à14 h 30 ; puis une séance de signatures en compagnie de Susan Lehman, avec qui le cinéaste a écrit le roman Les serpents sont-ils nécessaires ?, publié aux Éditions Rivages, qui se tiendra à la librairie de la Cinémathèque à 18 heures.