L'interview azimutée avec Pierre Niney

Comédien

On l’a quitté dans le très beau Frantz de François Ozon (à l’affiche depuis le 7 septembre), avant de le retrouver dans L’Odyssée de Jérôme Salle (en salle le 12 octobre), où il incarne le fils du commandant Cousteau. Pierre Niney, acteur bosseur, ambitieux et toujours précis dans son jeu, s’en va, ces prochains temps, prendre le large quelques mois à l’étranger, tout en montant sa structure de production. Avant son départ, nous l’embarquons sur nos terres fantaisistes : petits sauts du coq à l’âne, aller et retour.


 

Avez-vous déjà marché sur les toits de Paris ?

Oui. J’ai un passe-partout, volé à la Poste, qui m’a permis d’explorer beaucoup de toits de Paris. J’y ai fait des pique-niques, des soirées, des rendez-vous romantiques. C’est un endroit que j’adore et qui offre un autre point de vue sur la ville.

Interview azimutée de Pierre Niney. Photos : toit © Annick Holtz.

Avez-vous le vertige ?

Pas du tout. J’adore la hauteur.

Et la vitesse ?

J’aime bien, mais moins. J’adore les motos, j’en fais, mais je ne suis pas un grand fan de vitesse.

Vous êtes de nature prudente ?

Oui, assez, je crois. Et en même temps, non : si vous me voyiez marcher au bord du vide…

Aimez-vous le mot « horizon » ?

Oui. J’en manque. C’est pour ça que j’aimerais parfois habiter en dehors de Paris. En ce moment, j’ai du mal avec le concept de ville, la pollution et le fait de s’entasser.

Interview azimutée de Pierre Niney. Photos : horizon paysage © Annick Holtz.

Quel est votre rapport au silence ?

Je l’ai redéfini en découvrant la plongée pour L’Odyssée. J’aime bien le silence, j’aime être seul, mais en même temps, je suis un animal très social. Rire et voir des gens est vital pour moi. Les deux, en fait, c’est complémentaire. Et le silence est très important dans le fait de raconter une histoire, par exemple, comme dans la musique.

Interview azimutée de Pierre Niney. Photos : partition de musique silence © Annick Holtz.

En écoutez-vous beaucoup ?

Oui. Sur les tournages, j’ai toujours des playlists particulières que je sélectionne en fonction des rôles. Pour Frantz, il y avait du James Blake, du Chopin, la chanson Des armes de Noir Désir. Pour L’Odyssée, j’écoutais le groupe A Silver Mount Zion.

Êtes-vous sensible aux accents ?

Oui. J’ai eu pas mal d’histoires d’amour avec des filles qui avaient des accents. J’adore ça, ça promet un ailleurs, une autre culture.

Aimez-vous imiter ?

Oui, j’aime bien. En vrai, je ne suis pas très bon imitateur, mais j’aime bien essayer.

Chantez-vous ?

Oui, pas très bien, mais j’aime ça.

Aimez-vous votre voix ?

Non.

Votre truc pour contrer le trac ?

J’imagine souvent que je joue dans ma pièce ou mon film. Je me dis que c’est mon projet à moi et parfois ça m’aide à surmonter le trac. Parfois pas.

Êtes-vous sensible aux mains des gens ? 

Oui, carrément ! Pas aux mains en soi, mais à la façon dont les gens communiquent avec leurs mains. Et je sais que je joue beaucoup avec les mains quand je joue naturellement. Je m’étais beaucoup penché sur celles d’Yves Saint-Laurent quand j’ai travaillé ce rôle.

Interview azimutée de Pierre Niney. Photos : main sur la tête d'un chien © Annick Holtz.

Êtes-vous adepte de la rêverie ?

Oui, et je me fais régulièrement engueuler par mon entourage parce que je suis souvent un peu ailleurs, en mode « zone out ». C’est pour ça que j’avais beaucoup aimé le film avec Ben Stiller, La Vie rêvée de Walter Mitty.

Aimez-vous la promenade ?

Oui. Dans Paris, j’adore. Ou dans les bois à côté de Paris, près de la Cartoucherie, par exemple.

Aimez-vous vous perdre ? 

Oui. Sauf à New York.

Votre dernier cauchemar ? 

C’est toujours lié à l’école, je n’ai pas appris un truc et je vais être noté. L’école, le trauma !

Interview azimutée de Pierre Niney. Photos : cahier de textes, école © Annick Holtz.

Un objet fétiche ? 

Une montre que m’a offerte Jean Dujardin alors qu’il était mon parrain quand j’étais présélectionné pour les Espoirs aux Césars. Il m’avait offert une montre-calculatrice. C’était, pour lui, l’archétype du cadeau du parrain à son filleul. Ça m’a fait rire, parce que je rêvais de cette montre au collège. C’est devenu mon porte-bonheur.

Aimez-vous les cerfs-volants ? 

J’adore. J’allais à Hossegor quand j’étais petit, il y avait toujours des cerfs-volants avec des fils coupants. Ils devaient se couper les uns les autres, un truc de barjos. J’adorais ça

Tintin ou Spirou ?

Tintin, bien sûr, Tintin. Sûr. Certain. Carrément.