Tonnerre

Maxime, rockeur en panne, rentre chez son père à Tonnerre, petite bourgade de l’Yonne. Il tombe amoureux de Mélodie, une ravissante journaliste venue interviewer la « gloire locale ». Après Un monde sans femme, son court-métrage multiprimé, Guillaume Brac retrouve Vincent Macaigne pour son premier long : une ballade autobiographique, romantique et pleine de surprise. Quand la Mélodie lâche le chanteur à guitare, que croyez vous qu’il arrive ? Le film change de chemin, de ton, de texture même. Sous la comédie sentimentale en manteau d’hiver — il neige à Tonnerre — se niche un drame qui vire au polar quand un flingue fait son apparition. Comme sous la surface de cette ville où se cachent des caves voûtées, anciennes prisons aussi belles qu’effrayantes, sous l’apparente tranquillité des personnages, des questions s’insinuent, mélancoliques et éternelles. Grandir, vieillir, aimer, exister ? Face aux acteurs professionnels, tous excellents (Macaigne, Solène Rigot repérée dans 17 Filles et l’impayable Bernard Menez), des non professionnels s’invitent et leur donnent la réplique. Une visite dans une entreprise vinicole, puis chez un copain d’enfance, où l’irruption d’une maîtresse du père donne lieu à des scènes ébouriffantes de drôlerie juste. Le film glisse doucement, d’espérances en inquiétudes, de tristesses en angoisses. Jamais larmoyant, mais tonique. Parfois tonitruant et ludique, Tonnerre s’éparpille un peu sur la fin, mais sa petite musique tenace dit avec éclat que rien n’est jamais perdu, quand on se cherche.