Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?

Ce n’est pas qu’ils sont racistes, Claude et Marie Verneuil. Mais quand même. Avouez que trois filles sur quatre mariées dans « la diversité », ça ressemble fort à un complot du Divin, que Marie prie pourtant tous les dimanches lors de la messe. Quatre filles, trois gendres. Un Arabe, un Juif et un Chinois. Pour Claude et Marie, c’est compliqué à avaler, et de toute façon, les dîners de famille se passent toujours mal. Heureusement la quatrième va se marier. Avec un catholique. Noir. Dans la famille « caricatures », voilà donc une belle brochette de personnages. A priori, rien de moins raffiné que Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? n’a été proposé depuis quelques années au cinéma. Mais parfois il faut laisser ses a priori. Ou tout du moins savoir passer outre. Pour sa nouvelle comédie, Philippe de Chauveron (réalisateur des Ducobu) joue la carte du « tous racistes ». Et disons que ça ne marche pas si mal. Certes, on ne cherchera pas là beaucoup de cinéma. De mise en scène, il y en a peu. De rebondissements hors des clichés, aussi. D’où provient donc l’attrait de cette comédie gentillette ? D’un couple. Voir Christian Clavier sans cabotinage s’amuser avec Chantal Lauby… ça fait un bien fou ! Et force est de constater que ce sont eux, Claude et Marie, qui tiennent le film. Ils sont très bons, ont un rythme de comédie à toute épreuve, même face à des partenaires beaucoup moins justes qu’eux. Et puis il y a les vannes, ces petites phrases qui ont l’apparence de l’insolence et font mouche à chaque fois. Des éclats de rire, quelques moments de plaisir, pourquoi bouderait-on une comédie populaire qui s’assume ?