Prince of Texas

Huitième long-métrage de David Gordon Green (Baby-sitter malgré lui, 2011), Prince Avalanche (curieusement devenu Prince of Texas en France), est un film attachant quant à ses personnages mal assortis, dépaysant avec son décor ravagé et surprenant par sa réalisation hybride, qui alterne plans très cadrés, effets de caméra portée et graphisme surréaliste. Son propos est simple : deux jeunes gens, futurs beaux-frères, ont pour mission de tracer des lignes jaunes sur les routes d’une campagne texane, dévastée par des incendies. L’un est parfaitement mature, l’autre plus extravagant, d’où leurs échanges banals, tendus, saugrenus, qui font louvoyer le film entre le drame et la comédie loufoque. Un mélange des genres qui contribue beaucoup au charme de cet indie, dont une interprète amateur, rencontrée en chemin (la vieille dame, Joyce Paine, victime du feu), est tout aussi convaincante que les professionnels, Paul Rudd ou Emile Hirsch. Une ballade aux airs spontanés où la liberté règne aussi bien dans les dialogues naturalistes ou incongrus, les situations inattendues, que dans les envols méditatifs,dus principalement à la musique du groupe Explosions in the Sky et à David Wingo. Un ton très original, qui semble ne rien devoir au modèle dont s’est inspiré l’auteur, le film islandais Either Way de Hafsteinn Gunnar Sigurdsson.