Deadpool 2

Toujours plus loin, toujours plus haut

On avait apprécié le premier volet des aventures du super-héros le plus insolent de l’univers comics. On adore Deadpool 2, doublement intelligent, doublement drôle : un plaisir de spectateur rare.

Ryan Reynolds avait dû batailler presque dix ans pour arriver à imposer aux studios sa version de Deadpool. Le personnage de comics sans doute le plus insolent de la galaxie de héros dessinés. C’est que Deadpool est parfaitement politiquement incorrect, et qu’il est aussi le seul héros à passer le quatrième mur, c’est à dire à être conscient de son statut de héros dessiné. Il dit des gros mots, se moque de tout et de tous. Et c’est assez jouissif. Dans un monde très policé, où Iron Man fait figure d’iconoclaste, il est assez salvateur.

On avait aimé sa première apparition sur grand écran, un succès incontestable, critique et public. Ryan Reynolds a donc eu moins de mal à lancer la production de ce second volet. Et tant mieux.

Il a veillé au grain, et ce Deadpool 2 est doublement plus drôle et toujours intelligent. Il a la même folie, la même drôlerie et la même insolence qui séduisent. Pourtant, ce n’était pas si simple. Maintenant que les présentations ont été faites, encore fallait il surprendre, accrocher.

En plaçant Deadpool sur la route d’un petit garçon, aussi perdu qu’il avait pu l’être lui-même, en le confrontant à ses contradictions, notamment son envie de famille et son besoin de solitude, Reynolds questionne le cheminement humain de son personnage. Un antihéros qui se cache derrière de l’humour pour affronter un drame personnel… Deadpool 2 a la bonne idée de mettre de l’humain dans un film de super-héros et la recette classique du « héros qui doit se trouver » marche à plein. Certes, ce n’est pas nouveau, mais c’est efficace.

Diablement efficace aussi : l’humour de Deadpool. Extrêmement référencé (même le cri de ralliement de Russel est un rappel hilarant), le film balance ses vannes à un rythme effréné. À éclater de rire, souvent. Et tout ça va très très loin. Les grands studios, le politiquement correct, le code moral américain, tout le monde en prend pour son grade, et c’est parfait.

Parfait aussi, le méchant Cable, interprété impeccablement par Josh Brolin, qui a décidément pris l’habitude d’ajouter des facettes insoupçonnées à ses méchants de super-héros. (Mais si, enfin, c’est Thanos, le vilain pas beau des Avengers aussi !). Parfaite aussi, l’équipe, la X-Force que Deadpool devra constituer pour se battre contre lui, avec des personnages forts, impeccables, qu’on a hâte de retrouver.

Doublement plus drôle, doublement plus intelligent, Deadpool 2 relève encore un niveau que le premier opus avait placé très haut. Un plaisir qu’on n’avait pas connu depuis longtemps, avec des éclats de rire irrésistibles.