4 Histoires fantastiques

Horreur à la française

À la manière des films à sketches horrifiques qui faisaient le succès des salles de quartier des années 1970, voici une compilation de courts-métrages fantastiques français, signés par quatre réalisateurs, jeunes pousses d’un cinéma de genre français plein de vitalité.

Creepshow, Les Trois Visages de la peur, Au cœur de la nuit, Le Caveau de la terreur, La Maison qui tue… Ce ne sont que quelques-uns des titres des anthologies horrifiques qui mélangeaient les délices du frisson et de la chute saisissante. Et permettaient de renouveler le stock d’histoires d’un cinéma d’horreur prolifique et populaire. Comme pour prouver son insolente bonne santé, le cinéma d’horreur français contemporain, représenté ici par quatre jeunes réalisateurs, se prête également au jeu. Et comme pour tout film à sketches (horrifique ou non), la multiplicité des signatures propose forcément un objet multiple et possiblement décevant. Chose mentale, le premier opus signé William Laboury, séduit par son atmosphère et sa sensibilité, mais reste trop éthéré, comme son héroïne, pour convaincre totalement. Livraison, lui, est peut-être le segment qui se rapproche le plus des classiques du genre. Avec son esprit pulp et ses zombies, le court film de Steeve Calvo fonctionne sur un schéma connu mais très efficace, et son imagerie de western horrifique est assez réjouissante. Aurore de Mael Le Mée est probablement le court-métrage le plus surprenant du lot. Très fortement inspirée par l’imagerie d’un jeune David Cronenberg tout en respectant certains codes d’un cinéma intimiste français, cette histoire d’amour très charnelle, révèle assurément un talent singulier. Mais le dernier sketch, Acide, signé Just Philippot, est probablement celui qui reste le plus ancré dans les mémoires après la projection. Construit sur un concept très simple (celui d’un monde ravagé par des pluies acides), le court-métrage, à l’atmosphère très sombre, tranche par son ton sec et par l’âpreté de sa réalisation. Tourné dans un format carré oppressant, ce survival post-apocalyptique prend immédiatement aux tripes pour ne plus nous lâcher. Si cette compilation est tout à fait estimable, on aurait en revanche apprécié une introduction et une conclusion, liant un peu cet ensemble hétéroclite, qui aurait donné un supplément de charme suranné à ce film omnibus fantastique.