Antiviral

Projeté à Cannes dans la section Un Certain Regard, Antiviral souffre nécessairement d’un héritage génétique très pesant. Brandon Cronenberg, le fils de David, opte avec ce premier long métrage pour un film de science-fiction à l’esthétique glacée (très belle photo signée par le réalisateur Karim Hussein) où la génétique et les mutations tiennent une place essentielle. On y voit, en outre, Nicholas Campbell, un des acteurs fétiches de David, dans un rôle conséquent.

Pourtant, grâce à son concept plutôt malin – une clinique privée propose à ses clients de s’inoculer des maladies de stars – le réalisateur développe une forme de thriller paranoïaque proche des fiévreuses œuvres de jeunesse de son père. Le film est un peu long (il a été remonté depuis sa projection cannoise) et le jeune cinéaste peine à sublimer son concept prometteur. Mais l’atmosphère dérangeante et la révélation de Caleb Landry Jones, dans le rôle d’un protagoniste ambigu à souhait, donne envie de suivre la carrière du réalisateur.